Jack KÜPFER

Jack KÜPFER



Jack Küpfer, né en 1966, à Moudon (Canton de Vaud, en Suisse), n'entend pas se réfugier dans une certaine "tradition poétique nationale": la contemplation n'est pas le but poursuivi. Bien au contraire, ce poète, à la suite de ses aînés, Jean-Pierre Schlunegger et Francis Giauque, creuse l'envers du décor.

Révolté, écorché, mais non résigné, il a recours au fantastique, à l'onirisme, au réel métamorphosé, sans pour autant réfuter le narratif qui lui est cher, allant toujours vers davantage de liberté et de vérité. Après avoir parcouru le monde comme marin pour la compagnie Suisse-Atlantique de 1987 à 1989 : USA, Japon, Taïwan, Australie, Polynésie, Singapour, Inde ; puis de nouveau en 1993 : Russie, Sibérie, Mongolie, Chine, Tibet et Népal ; Jack Küpfer est revenu s’établir en Suisse romande, à Moudon, ville ouvrière de la Broye vaudoise. Il travaille aujourd’hui comme imprimeur et rotativiste. Poète, Jacques Küpfer est également l'auteur de l'anthologie de référence (un monument !) de la poésie suisse romande.

"Le lecteur n'a d'autre ressource que de s'accrocher aux bastingages d'une nef en furie, cousine du Vaisseau fantôme, d'où Jack Küpfer fait couler l'archet d'une musique des grands fonds qu'on déshabille entre examen de conscience et "ultime champ de bataille de l'amour", ou bien d'allumer le feu de ses sources intérieures dans un boucan stellaire. Une préciosité truculente fait bouillir des cantates, remuer les gemmes d'un monde à l'agonie, flamber les alcools les moins tranquilles", a pu écrire Alain Breton (in Les Hommes sans Épaules n°33, 2012).

Jack Küpfer a fait paraître son premier roman en 2014 : Black Widah, qui inaugure un cycle romanesque intitulé Les Vies d’azur. Recife, 1808. Dans la proposition du capitaine Porteiro de l'engager à son bord, Gwen Gordon, jeune officier écossais, voit l'occasion de reprendre la mer. Son désir de s'initier à la rude vie d'homme, sa soif de découvrir toutes les facettes du monde, les noirceurs du cœur humain en particulier, l'avaient auparavant conduit à prendre part à des actes de piraterie. L'Antares lève l'ancre pour Whidah, dans le golfe de Guinée, l'un des principaux forts où s'organise le commerce des esclaves.


Christophe DAUPHIN


(Revue Les Hommes sans Épaules).


À lire : Simorgh, poésie, (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1995), Terra incognita, suivi de L'Enfant de l'automne, postface de Christophe Dauphin, poésie, (éd. Librairie-Galerie Racine, 1999), Anthologie de la poésie romande d'hier à aujourd'hui (Favre, 2007), Dans l'écorchure des nuits, poésie, (éditions Bruno Doucey, 2011), Black Whidah, roman, (Olivier Morattel éditeur, 2014).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules



 
René DEPESTRE, Roger KOWALSKI, les éditions GUY CHAMBELLAND n° 10

Dossier : CHRONIQUE DU NOUVEAU LYRISME n° 13